Lorsque la police interroge les victimes

… Carelink a son rôle à jouer.

Il n’est pas rare que Carelink intervienne pour assister des victimes d’infractions. Franziska Schubiger, responsable adjointe du service Délits sexuels et protection de l’enfant de la police cantonale de Zurich, a présenté un exposé sur le travail et la coopération lors de la Conférence des volontaires du 21 juin 2014.

Le champ d’activité de ce service policier est aussi large qu’épineux: les spécialistes s’occupent de crimes sexuels impliquant des adultes ou des enfants, de délits de pornographie et de représentations de violence. Leur travail englobe les enquêtes sur Internet, par exemple dans les chat rooms, les sévices perpétrés sur des enfants ainsi que la traite d’êtres humains.

 

La victime

Pour commencer, Franziska Schubiger renvoie aux dispositions légales sur la protection des victimes, en vigueur depuis 1993. Inscrites dans la loi sur l’aide aux victimes et le Code de procédure pénale, ces prescriptions reposent sur trois piliers: le conseil et l’aide aux victimes, l’indemnisation et la réparation morale ainsi que le renforcement de la position de la victime dans la procédure pénale, qui découle depuis 1993 des droits à la protection des victimes. Avant, l’accent était exclusivement mis sur l’accusé alors qu’aujourd’hui, l’attention va à la victime, ce qui améliore sa position dans tous les domaines.

Franziska Schubiger explique que la loi définit clairement, dès le début, qui est considéré comme une victime et qui a droit à au soutien correspondant: «Toute personne qui a subi, du fait d’une infraction, une atteinte directe à son intégrité physique, psychique ou sexuelle (victime) a droit au soutien prévu par la présente loi (aide aux victimes)». La liste des infractions pouvant relever de cette loi est longue: homicide, lésion corporelle, maltraitance d’enfants, vol qualifié, extorsion, contrainte, séquestration, prise d’otage, actes sexuels sur des enfants ou des personnes dépendantes, harcèlement sexuel, viol – pour ne citer qu’une poignée d’exemples.

 

L’empathie est essentielle

Après un acte de violence, la police interroge la victime avant de la remettre aux bons soins d’organismes comme Carelink. Si la personne affectée le souhaite, elle peut toutefois se faire accompagner d’une personne de confiance pendant l’audition. La police, quant à elle, fait tout ce qui est en son pouvoir pour éviter une rencontre avec le délinquant.

«Lors de la première audition, nous informons aussi la victime des possibilités de soutien», précise Franziska Schubiger. «Nous rendons attentifs aux centres de consultation et aux différentes aides que la personne peut solliciter. De plus, nous parlons du déroulement de la procédure et signalons que les demandes d’indemnisation et de réparation morale doivent être déposées dans un délai de cinq ans.»

Reste un point sur lequel la spécialiste insiste tout particulièrement: «Nous abordons chaque victime avec la plus grande empathie, franchise et authenticité, et dans un esprit de valorisation. Mais nous apprécions aussi de savoir que, après l’audition, les victimes seront prises en charge par des organismes comme Carelink. Les actes qu’elles ont subis pèsent lourd sur leur psychisme. Et, bien que nous fassions tout pour ménager ces personnes, l’audition et toute l’enquête peuvent être difficiles à supporter.» C’est là que Carelink peut fournir son aide; afin que la victime apprenne à comprendre ce qui s’est passé et à gérer les souvenirs qu’elle en garde.

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