Il vaut mieux prévenir.

Prévention ciblée contre la folie meurtrière.

Régulièrement, des tueries perpétrées en Allemagne et aux Etats-Unis font la une des journaux. Et souvent, des écoles sont touchées. Carenews a parlé de la folie meurtrière avec Werner Benz, le chef de la communication de la police cantonale de Zurich : «Nous misons sur la prévention tout en nous préparant à gérer de tels actes.»

Jusqu’ici Zurich, le canton le plus peuplé de Suisse, a été épargné. Werner Benz est persuadé que c’est tout d’abord grâce à la prévention menée par la police et les écoles. Et d’expliquer: «Nous coopérons étroitement avec les enseignants. Dans l’idéal, les mesures préventives, ciblées et soutenues par les parents également, permettent d’éviter de tels actes.»

 

Détection des signes avant-coureurs

Cependant, la frontière entre une saine vigilance et une suspicion démesurée est ténue. Aussi W. Benz conseille-t-il d’être attentifs à certains signes avant-coureurs, qui permettraient de remarquer qu’une tuerie se trame: un intérêt trop vif pour les armes, la violence et la guerre, la compilation de documents sur des tueries, le port ostentatoire de vêtements militaires, l’évocation répétée ou la menace de suicide. Dans ces cas, il est judicieux de contacter les spécialistes de la police. Ces indices sont également considérés comme des «fuites». Or, lorsque des informations sont ainsi divulguées dans des propos écrits ou oraux, par SMS ou par Internet, il faut recourir aux connaissances spécialisées comme celles que la section criminelle et de sécurité de la police cantonale de Zurich a acquises.

 

La médiatisation peut engendrer des imitateurs

Souvent, les médias relaient largement de telles tueries. Et aujourd’hui, Internet et les réseaux sociaux «documentent» ces actes de manière plus rapide et détaillée que la télévision par exemple. «Cette vaste couverture des faits peut encourager certains imitateurs», précise Werner Benz en rappelant l’« effet Werther », une théorie selon laquelle la médiatisation d’un suicide provoque une augmentation du taux de suicides.

Dans ce contexte, la prévention est d’autant plus importante: «Nous devons composer avec le fait que les informations, avérées ou non, sont plus accessibles qu’il y a quelques années.» La vigilance est donc de mise pour détecter les signes révélateurs de violence meurtrière: «Malheureusement, les imitateurs ne connaissent pas de date-limite», poursuit Werner Benz. Mais au moins, le risque diminue après un certain temps.

 

La police est préparée

C’est un fait, là aussi: en dépit des mesures de prévention, on ne pourra jamais tout à fait exclure une tuerie en Suisse. Un individu pris de folie meurtrière veut tuer le plus de personnes possible avant de se suicider. C’est pourquoi il est impossible de négocier avec lui, contrairement à un preneur d’otages. Partant de ce constat, la police cantonale devra l’arrêter le plus vite possible. «Dans tous les cas, il s’agit de localiser la personne et de la neutraliser rapidement», conclut W. Benz. Chaque minute compte. Aussi les policiers cantonaux de Zurich sont-ils entraînés depuis des années déjà à intervenir aussitôt sur les lieux et à ne pas attendre l’arrivée de l’unité spéciale.