Bon ou mauvais stress?

Une réflexion sur la différenciation.

La réflexion se divise en trois volets: Les diverses situations de stress, les caractéristiques et les impacts de deux types de stress ainsi que l’analyse des deux types de stress et les pistes pour y remédier.

Carenews a demandé à Sabrina Alberti, psychologue FSP, certifiée en psychologie d’urgence FSP/RNAPU, physiothérapeute et formatrice d’adultes FSEA de faire une réflexion sur le sujet du stress après un choc et du stress au lieu de travail. Sabrina Alberti a un cabinet privé de consultation en psychologie conseil et de coaching et est spécialisée dans la prise en charge avec médiation corporelle telle que techniques de relaxation et pleine conscience. Dans son travail, elle utilise fréquemment le tai chi chuan, une pratique de santé, d’autodéfense, de méditation et de culture de l’énergie vitale. Par ailleurs, elle est professeure HES, HES-SO Valais dans la filière physiothérapie. Pour Carelink, elle est formatrice pour la Suisse romande. Nous lui laissons donc la parole.

 

Stress, dites-vous? Bon ou mauvais?

«J’ai eu un de ces stress, j’ai cru que j’allais mourir ! Ouf, c’est fini!». Avez-vous déjà dit ou entendu cela ? A quels types de situation s’apparente cette réaction? Au moins à trois différentes situations:

  1. L’étudiant au sortir d’un examen oral de fin d’études.
  2. L’automobiliste qui a failli être victime d’un accident à cause du conducteur de la voiture d’en face qui lui a coupé la route.
  3. L’employé qui quitte son activité professionnelle pour une nouvelle place de travail plus adaptée à ses compétences et ses capacités à supporter le niveau de pression et d’exigences de l’entreprise.

Dans les trois situations:

  • les personnes expriment leurs réactions «à chaud» après avoir vécu un événement éprouvant (examen, choc, décision).
  • à ce stade, elles ont su mobiliser leurs ressources, c’est-à-dire trouver des solutions pour tenir le coup ou s’en sortir.
  • on peut faire la supposition que ces personnes continuent leur vie le plus naturellement possible après cet événement ponctuel ou de durée plus longue; elles vont juste le raconter plusieurs fois.

 

Le bon stress: un mécanisme protecteur et vivifiant

Le stress est un mécanisme nécessaire à la vie. Quel artiste n’a pas ressenti la boule au ventre avant de monter sur scène, qui d’entre nous n’a pas eu la gorge sèche, des sueurs, des tremblements et le cœur qui bat fort avant un examen ou face à son amoureux? Ce stress-là, ou pour être plus précis, les réactions au stress engendrées par la situation, quand elles sont à la «bonne mesure» sont une source de réussite, de performance, de créativité, de motivation pour l’individu. C’est ce que l’on appelle communément la montée d’adrénaline, qui n’est autre qu’une des manifestations normales et physiologiques pour s’adapter, se réguler. Pour le dire simplement: il est normal de transpirer; lorsqu’il fait chaud, le corps évacue l’excédent de chaleur par les pores de la peau. Ce n’est pas vous qui décidez de transpirer! Ainsi, il est normal que l’adrénaline et son défilé hormonal et comportemental se déclenchent au moment où cela est nécessaire: choc, stress.

 

Le mauvais stress: un mécanisme destructeur et paralysant

Ce ne sont pas les réactions elles-mêmes, mais leur durée ou leur intensité inhabituelles qui sont le signe que quelque chose ne va pas. La personne n’a plus assez de ressources pour faire face à la situation. On peut alors appeler cela un «mauvais stress».

Le stress post-traumatique résulte de la somme des réactions en lien avec la confrontation avec la mort, la peur intense, l’horreur, l’impuissance, l’atteinte à l’intégrité physique de la personne (la victime). Ce stress et ses réactions étaient normales au début mais il s’est transformé en «mauvais stress».

Avec le temps, il enferme les personnes dans les spirales de la peur, de l’angoisse, des erreurs à répétition (professionnelles), de l’impatience, de l’agressivité ou des sautes d’humeur, des difficultés de concentration et autres cauchemars réels ou imaginés. Le film du traumatisme qui défile en plein jour ou qui réveille la nuit. Certaines personnes manifestent aussi des douleurs physiques, comme des maux de ventre, des difficultés à manger, difficultés d’endormissement, ou de la passivité. Elles ne ressentent plus aucune émotion, sont «froides» avec les autres, «anesthésiées» émotionnellement. On parlera d’alexithymie quand il y a incapacité verbale d’exprimer ses émotions. Si le cours normal de la vie est perturbé et toutes ces réactions durent depuis plus de 1 mois, il est conseillé de se faire aider psychologiquement.

www.psychocorporel.net
www.canopee-bridge.ch

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